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Guirec Soudée a franchi la ligne d’arrivée de la première édition du Retour à La Base en vingt-quatrième position ce mercredi 13 décembre, à 02h17. Le skipper de Freelance.com aura parcouru 4 119,28 milles en un temps de course de 12 jours 9 heures 17 minutes 45 secondes, à une vitesse moyenne de 13,86 nœuds. Guirec conclut ainsi sa 2e saison en IMOCA, une année particulièrement dense, pas toujours évidente, mais essentielle avant de se projeter vers 2024.

Pour un skipper qui aime être à 100 à l’heure, qui ne voit pas défiler le temps et qui cumule nombre d’idées à la minute, enchaîner deux transatlantiques en l’espace de deux mois était plus une aubaine qu’une appréhension. Au départ, Guirec voyait en ce Retour à La Base « une course chouette, avec des options météos », ou l’occasion de renouer avec le solitaire afin de « se rassurer pour le Vendée Globe ». « Ça peut permettre d’effacer quelques appréhensions », disait-il, lui qui avait pour co-skipper Roland Jourdain lors de la Transat Jacques Vabre.

Une expérience déjà solide en IMOCA

« Ce sera une belle course entre bateaux à dérives. On se dit qu’on va y aller tranquille, mais dès qu’on sera dedans, ça va tirer fort ! » Guirec ne croyait pas si bien dire, tant la bataille a été acharnée sur l’eau. Pourtant, le jeune papa de 31 ans a tenu à ne pas s’emballer. Au moment de progresser vers l’Est et de se caler par rapport aux dépressions, il préfère rester assez Sud, d’autant que les ennuis s’accumulent. Son spi s’est cassé et surtout, sa grand-voile s’est déchirée « sur tout son travers ». Dès lors, pas question de « faire n’importe quoi ».« L’idée, c’est de ramener le bateau le plus propre possible », même en étant sous-toilé, même si « ce n’est pas rigolo ».

Guirec est de ceux qui savent rester optimistes. « C’est sûr que la speed et le classement vont un peu retomber mais ce n’est pas grave. J’essaie d’en tirer du positif, c’est hyper constructif en vue d’un futur tour du monde ». Il est donc allé au bout et il a le sourire. Au fil des mois, le skipper de Freelance.com se construit une solide expérience en IMOCA, avec une troisième transatlantique de bouclée en l’espace de deux ans. De quoi se projeter avec enthousiasme vers une nouvelle saison et le Vendée Globe en ligne de mire.

IL A DIT :

« Ça va super bien ! Je ne vais pas vous mentir, je me suis un peu ennuyé quand même : l'idée c'était de faire cette traversée cool, tranquille, sans pression. D'ailleurs, les premiers jours je n'avais pas trop regardé les classements et puis au bout d'un moment je suis allé y jeter un coup d'œil. Je vois que je ne suis pas si mal et je me dis que, du coup, je vais tirer un peu sur le bateau, et là, la grand voile explose !... On savait qu'elle était vieille, elle a fait le Vendée Globe avec Benjamin Dutreux, mais je ne pensais pas qu'elle allait casser. J'avais fait un tiers de la course, il restait un peu de route. Heureusement, d'après les fichiers météo c'était du portant, s'il avait fallu faire du travers ou du près, ça aurait été un peu compliqué. J'étais donc handicapé, j'avançais beaucoup moins vite et j'avais aussi beaucoup moins de manœuvres à faire : c'était un peu frustrant. J'avais un super petit gennaker, qui pour le coup était tout neuf, je m'en suis bien servi. C'était difficile parce que je me faisais rattraper dans tous les sens. J'étais solidaire avec Thomas Ruyant (rires) : quand j'ai appris que Thomas avait déchiré sa grand voile, je me suis dit que je n'allais pas le laisser tout seul ! 

Je suis content d'être revenu en solo, la dernière fois que j'ai fait une traversée dans ce sens là, c'était à la rame ! C'était un peu plus long, j'avais mis 107 jours (rires), donc là en douze jours c'était cool ! C'était frustrant parce que le bateau n'avançait pas très bien, le vent était assez stable et souvent dans la même direction, je n'ai pas eu beaucoup d'empannages à faire. J'en ai profité pour vraiment me reposer, je suis au taquet, en pleine forme ! (rires) Je suis content de retrouver ma femme et mes enfants ! Concernant la suite, le bateau va partir en chantier pendant quelques mois cet hiver. J'ai appris beaucoup de choses sur mon bateau, ça va dans le bon sens. C'est chouette d'être arrivé jusqu'au bout. À la fin, on s'est tiré la bourre avec Manu Cousin, il est revenu sur moi avant d'arriver en Espagne, puis il est passé à l'ouest du DST alors que moi je suis passé à l'intérieur. C'était une bonne option, j'ai réussi à la distancer et après il n'a pas réussi à me rattraper. »

Sa course en chiffres

Heure d’arrivée : 02 h 17 min 45 sec
Temps de course : 12 jours 09 heures 17 min 45 sec
Écart au premier : 3 jours 9 heures 13 min
Milles parcourus : 4 119,28 milles
Vitesse moyenne réelle : 13,86 nœuds
Vitesse moyenne sur l’orthodromie : 11,76 nœuds