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Il est le deuxième à faire son entrée dans le chenal de Lorient, au terme d’un Retour à La Base aussi intense qu’exigeant. En fin de soirée samedi 9 décembre, Jérémie Beyou, le skipper de Charal, a franchi la ligne à 22h53m31s après avoir parcouru 4 282,59 milles en 9 jours 5 heures 53 minutes et 31 secondes et à une vitesse moyenne de 19,3 nœuds. Le marin achève sa traversée seulement 5 heures et 49 minutes derrière le vainqueur de la course, Yoann Richomme. A 47 ans, l’expérimenté marin s’offre un nouveau podium en solitaire sur son bateau après la Route du Rhum (3e) l’an passé et efface, un peu, la frustration de la Transat Jacques Vabre (4e).  

Compétiteur acharné, Jérémie Beyou ne cachait pas sa frustration à son arrivée à Fort-de-France, à l’issue d’une Transat Jacques Vabre terminée au pied du podium (4e), la faute notamment à une contrariante avarie de gennaker. Fidèle à lui-même, il s’est alors astreint à une sérieuse discipline en Martinique pour récupérer au plus vite, avec la ferme intention de retrouver sa marche en avant sur cette première édition du Retour à La Base.  

Dès les premiers milles menés tambour battant au près, il a donné le ton et l’ampleur de sa détermination. A peine quelques heures après avoir quitté les côtes martiniquaises, Jérémie Beyou prend les commandes de la course dans la longue ascension vers le Nord. Et puis, après trois jours de course, sa progression se fait moins outrageuse, et sa domination est brusquement freinée. En cause ?  Des problèmes d’aériens. « Mes antennes VHF, mes anémos, mes girouettes, ma caméra Oscar, tout est parti », confie-t-il alors, le moral au fond du seau. Le skipper de Charal pense à « faire demi-tour » mais s’accroche, bricole et tente de conserver le bon tempo.  

Dans le même temps, Yoann Richomme (Paprec Arkéa) le dépasse par le Nord, et les coups de boutoir de ses concurrents sont nombreux, à commencer par ceux de Sam Goodchild (For The Planet). Il n’empêche, Jérémie tient, et montre même toute l’étendue de son talent en reprenant la deuxième place au Britannique. Une position qu’il tiendra jusqu’à l’arrivée, avec un certain soulagement… Après avoir terminé 3e de la Route du Rhum, remporté le Défi Azimut et achevé en 2e position la Guyader Bermudes 1000 Race, cette nouvelle performance en solitaire démontre à nouveau qu’il ne visera jamais rien d’autre que la victoire sur toutes les courses de la saison 2024. 

Ses premiers mots à l'arrivée

« Pour être honnête, j’ai failli m’arrêter aux Açores. Quand tu n’as pas de VHF, d’AIS, d’Oscar, c’est vraiment difficile. L’idée, c’était surtout de reprendre le contact avec du solitaire et donc j’avais envie d’aller jusqu’au bout. Et j’ai bien fait ! On a vu beaucoup de choses et pas que des mauvaises : c’est un super bateau de brise, on connaissait ses qualités et cette deuxième place le démontre. »

Sa course en chiffres

Heure d’arrivée : 22h 53min 3sec 
Temps de course : 9 jours 5 heure 53 min 31 sec
Milles parcourus : 4 282,59 milles
Vitesse moyenne réelle : 19,30 nœuds
Vitesse moyenne sur l’orthodromie : 15,76 nœuds