Jingkun Xu boucle le parcours à la 31e place !
Le skipper chinois (Singchain Team Haikou) a franchi la ligne d’arrivée ce mercredi à 12 h 24. Il a donc achevé le Retour à La Base à l’issue de 13 jours 19 heures 24 min et 51 sec en mer et a parcouru 4 061,66 milles à la vitesse moyenne de 12,26 nœuds. Il continue ainsi son apprentissage de l’IMOCA et dispose d’un peu plus de certitudes, lui qui a aussi fait une étrange rencontre au large…
Lui aussi rêve de Vendée Globe, lui aussi a connu son lot de galères, lui aussi est allé au bout. Jingkun Xu n’en est pas à sa première grande aventure. Après la Mini-Transat en 2015 et un tour du monde en catamaran en 2017, bardé de diplômes de voile dans plusieurs pays, il est reconnu comme un des moniteurs de voile les plus populaires en Chine. Son aura dépasse même largement la pratique de la voile et son livre « Rêveur humble », succès populaire, a inspiré des milliers de lecteurs.
L’histoire de celui qui se fait appeler “Jackie” en France, est celle d’un gamin d’un petit village de montagne qui cumule les expériences au cœur des océans. L’histoire se poursuit désormais en IMOCA, avec le rêve de devenir le premier skipper chinois à participer au Vendée Globe. Après une 33e place sur la Transat Jacques Vabre aux côtés de l’expérimenté Mike Golding, il repart donc seul à la barre pendant le Retour à La Base, où il s’est employé à mener à bien son voilier, et réjoui que « tout se soit bien passé » même s’il « est impossible d’éviter certaines pannes ou avaries ».
« Tout est plus intense en mer »
Dans le rayon des galères, il y avait des voiles usées à utiliser avec prudence, ces maudits boulons de quille qui bougeaient constamment – « je devais les resserrer toutes les heures » - ou encore l’attache de ris qui a été arrachée. Mais « ces problèmes ont été maîtrisés », ce qui réjouit Jingkun. « Pour une jeune équipe comme la nôtre, qui manque d’expérience, il y a toujours des petits problèmes, mais on s’attache à s’améliorer en permanence ». Alors, à chaque souci, le skipper prend des notes. « J’ai toute une liste en tête sur les équipements à améliorer, à préparer, à renouveler… » Bientôt, il faudra se projeter sur l’année prochaine. « Je réalise à quel point terminer le Vendée Globe est difficile, j’ai envie de m’y préparer de façon la plus complète possible donc on va vite retourner au travail ! »
Malgré la charge de travail qui l’attend, il retiendra de sa participation au Retour à La Base une multitude d’images et de sensations. « Tout ce qu’on voit de beau et de moins beau est beaucoup plus intense en mer que sur terre », reconnaît-il. Et Jingkun apprécie tout, « lorsqu’il est impossible de se reposer et que tout le corps se sent mal » dans le mauvais temps et les accalmies où « je me dis que c’est formidable d’être encore en vie ».
Nez à nez avec « un objet volant très étrange »
Le skipper poursuit : « il y a toujours beaucoup de beauté et de rencontres extraordinaires en mer, des expériences qui font partie des cadeaux pour les marins de course au large ». S’il y a un seul de ces « cadeaux » à retenir pendant sa transatlantique, c’est une rencontre étonnante. « Dans une nuit sombre, j’ai aperçu un objet volant très étrange, non loin de moi. Au début, je pensais que c’était un bateau mais j’ai réalisé qu’il s’élevait au-dessus de la surface de la mer ». Jingkun ne fait pas d’hypothèse et reste cartésien : « c’était impossible qu’il s’agisse d’une étoile en étant brillante, immobile et flottante ». Le temps s’est assombri et « l’objet » a disparu, emportant avec lui sa part de mystère.
Désormais, le skipper chinois va savourer son retour à terre. « La navigation m’a appris à comprendre le bonheur : un lit stable, chaud, sec et de la nourriture chaude qui ne se renverse pas par terre. » Jingkun conclut, non sans humour : « naviguer seul me fait aimer davantage les êtres humains. Chaque fois que je reviens sur terre, je trouve ce groupe de bipèdes vraiment adorable ! »
Sa première réaction
« Dans l'ensemble, tout s'est très bien passé, tout s'est déroulé comme prévu. Bien sûr, on est constamment sous pression à bord d’IMOCA et peu importe mon niveau de prudence, il est impossible d'éviter certaines avaries et pannes. Étant donné que j'utilisais des voiles usées, j'ai dû être très attentif pour équilibrer au mieux la recherche de vitesse et l'arrivée en toute sécurité. Nous sommes une équipe jeune qui manque d’expérience : grâce à ce type de courses, nous pouvons accumuler de l’expérience et nous perfectionner pour notre futur travail. D’ailleurs, chaque fois que j’avais un problème, je prenais des notes. J’ai toute une liste en tête sur les équipements à améliorer, à préparer, à renouveler… Je réalise à quel point terminer le Vendée Globe est difficile, j’ai envie de m’y préparer de façon la plus complète possible donc on va vite retourner au travail ! »
Sa course en chiffres :
Heure d’arrivée : 12 h 24 min 51 sec
Temps de course : 13 jours 19 heures 24 min 51 sec
Milles parcourus : 4 061,66 milles
Vitesse moyenne réelle : 12,26 nœuds
Vitesse moyenne sur l’orthodromie : 10,55 nœuds