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Première porte de passage bientôt dépassée pour le dernier marin du Retour à La Base encore en mer ! Jean Le Cam (Tout commence en Finistère - Armor-lux) pointe ce vendredi à moins de 1 250 milles de Lorient, dans des vents de sud sud-ouest qui devraient l’accompagner jusqu’à l’arrivée.

Dans les temps de son routage et dans le tempo par rapport à ses prédécesseurs à dérives, Jean Le Cam tient le rythme et aura bientôt parcouru les 2/3 du parcours de son Retour à La Base. Et quel rythme ! Avec 407,04 milles avalés à une moyenne de 17 noeuds le 12 décembre dernier, le doyen de la course se hisse directement en 6e position des plus grandes distances parcourues en 24 heures chez les bateaux non pourvus de foils. « Ça va vraiment très vite, confirmait-il ce vendredi matin. Je marche entre 15 et 20 nœuds. Je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit parce qu’il y avait des variations de vent de 40 degrés donc il fallait être en alerte, ce n’était pas facile. Il commence à y avoir un peu de mer mais ça va encore. C’est après la porte que ce sera un peu chaud. » Après avoir réussi à passer au Nord d’une dépression qui menaçait de le chahuter ces derniers jours, et à désormais moins de 50 milles de la porte « K3 » - marque fictive au niveau de l’archipel des Açores - Jean Le Cam peut d’ores et déjà se projeter sur ce qui l’attend juste après, alors que le vent de sud dans lequel il évolue actuellement, au près bon plein, devrait tourner au sud sud-ouest et se renforcer la nuit prochaine. « Il sera par vent de travers assez fort, dans 30-35 noeuds, précise Christian Dumard, météorologue de la course. Et ce vent devrait l’accompagner jusqu’à l’arrivée. » 

Arrivée prévue en début de semaine prochaine

La dernière ligne droite devrait donc se faire en mode express pour celui qui est attendu à Lorient en début de semaine prochaine, soit un chrono d’environ 12 jours de course. Une belle performance pour celui dont le plan David Raison, certes flambant neuf, n’a été mis à l’eau que tardivement en octobre et ne bénéficie que d’une transatlantique en convoyage comme test en navigation ! Rendez-vous est donc pris dans la soirée du 18, voire dans la nuit du 18 au 19 décembre. En pleine soirée officielle et remise des prix ? Il ne serait surnommé le Roi Jean s’il ne savait soigner ses entrées !

 

Près bon plein, reaching, grand largue et portant : petit lexique des allures

En navigation à la voile, l’allure désigne l'angle de route d’un bateau par rapport à la direction du vent. Si de façon générale nous pouvons parler de vent arrière, de travers ou de face, il existe en réalité grand nombre de nuances et d’allures différentes, qui jouent un rôle important sur la vitesse et le comportement du bateau, et donc sur le choix et le réglage des voiles. Passage en revue des allures principales rencontrées sur le Retour à La Base.

- Le près serré : lorsque le voilier est au plus près de l’axe du vent, vers 45°. Les voiles sont presque bordées dans l'axe du bateau afin de permettre un écoulement laminaire optimal, de l’air sur la voile.

- Le près « bon plein » : lorsque le voilier s'écarte de l'axe du vent, vers 60°). Les voiles sont écartées de l'axe du bateau pour maintenir l'écoulement laminaire optimal. La vitesse augmente, la gîte et le choc avec les vagues se fait moins violent.

- Le travers : lorsque le vent arrive par un angle de « travers » au bateau, vers 90°. Les voiles sont de nouveau écartées de l'axe du bateau et le voilier accélère encore grâce au phénomène de vent apparent. Cette allure est souvent optimale tant du point de vue de la vitesse que du confort du marin.

- Le « reaching » : terme très employé en course qui regroupe les trois allures de travers (petit largue, travers et grand largue), de 80 à 110° de l’axe du vent.

- Le portant : de 130 à 150° de l’axe du vent. Les voiles sont écartées de l'axe du bateau au maximum