Pip Hare (Medallia) prend la 11e place !
Pip Hare a franchi la ligne d’arrivée du Retour à La Base ce lundi après-midi à 14h41, après une course de 10 jours 21 heures 41 minutes et 14 secondes. La Britannique a ainsi parcouru 4 451,14 milles à une vitesse moyenne de 17,01 nœuds. Elle termine donc à 1 jour 21 heures et 41 minutes du vainqueur, Yoann Richomme. Son équipe technique étant installée en Angleterre, elle est d’ores et déjà repartie vers sa propre « Base », à Poole.
C’est sa plus belle performance en IMOCA. À bord de l’ancien bateau de Louis Burton, qui terminait 3e du Vendée Globe 2020, et ex-monture d’Armel Le Cléac’h lors de sa victoire sur l’édition 2016, Pip Hare avait jusqu’ici terminé 13e de la Vendée Arctique et 12e de la Route du Rhum en 2022, puis de nouveau 12e à l’occasion de la Transat Jacques Vabre cette année. Avec cette 11e place sur le Retour à La Base, elle aura fait preuve d’une parfaite maîtrise de son bateau récemment transformé - avec l’ajout d’une nouvelle étrave et de nouveaux foils -, flirtant toujours avec les limites sans jamais toutefois les dépasser.
Candeur et combativité : la philosophie de Pip
La pétillante Anglaise, authentique et prompte à raconter toutes ses aventures, a en effet constamment bataillé pendant cette traversée de l’Atlantique. Dès les premiers milles, alors qu’elle s’offre (déjà) un mano-à-mano avec Romain Attanasio, elle doit faire face à une fuite « assez importante dans le système hydraulique de quille ». « J’ai essayé de nettoyer une marée noire, couverte d’huile jusqu’au coude, en essayant de mettre les doigts sur des clés à écrou minuscules » racontait-elle sans se défaire pour autant de ses yeux rieurs et de son sourire à toute épreuve.
Malgré une grande difficulté à s’alimenter, qu’elle évoquait là encore en toute transparence dans un message, Pip s’engage dans une option assez Nord au moment d’aborder les Açores, preuve de sa résistance et de sa « rock attitude » lorsqu’elle s'enthousiasme de surfs endiablés à plus de 37 noeuds.
À l’heure de mettre le cap sur la Bretagne, elle oscillait entre bonheur d’en finir, confessant qu’il était « bien agréable de voir la ligne droite devant moi » et déception de ne pas avoir pu rester dans le match avec Isabelle Joschke (MACSF), arrivée ce lundi matin, et Romain Attanasio (Fortinet – Best Western), qu’elle a bien failli dépasser dans les derniers milles. « Ça fait partie de mon processus d’apprentissage et je n’en suis qu’à mes débuts », relativise-t-elle, désireuse désormais de se projeter sur la saison 2024. La veille de son arrivée, elle partageait encore, joliment philosophe au milieu de la baston du golfe de Gascogne, tout ce qui la faisait sentir si petite sur son bateau : « Ici, tout est puissant : le vent, la mer, et les émotions ». Dans cette épreuve d'humilité, elle oubliait un peu vite à quel point elle aussi a de nouveau démontré toute sa force ! Pas de doute, il faudra compter sur sa farouche détermination et son inaliénable enthousiasme d'être en mer l'année prochaine au départ des Sables d'Olonne.
Sa réaction aux pontons :
« Dans l’ensemble je suis vraiment contente. L’année n’a pas été facile, il y a eu beaucoup de stress, des changements importants pour le bateau, beaucoup de courses… Alors finir deux transatlantiques consécutives, ça me rend heureuse. Bien sûr, je suis un peu déçue d’arriver derrière Romain : quand vous êtes aussi proches et que vous ne passez pas devant, c’est difficile. Mais il y a eu des moments où je n’étais pas loin d’Isa (Joschke), de Romain (Attanasio) et j’ai rattrapé Clarisse aussi. Ce que je retiens, c’est que le potentiel brut du bateau est énorme. J’ai validé le fait que j’étais capable de le pousser et que je n’avais pas peur ».
Sa course en chiffres
Arrivée : 14h41
Temps de course : 10j 21h 41min 14s
Écart au premier : 1j 21h 37min 26s
Écart au précédent : 21min 10s
Sur l'ortho : 3 497.42 nm / 13.36 nds
Sur le fond : 4 451.14 nm / 17.01 nds