Retour à La Base : ruée sur l’inscription !
Lancer une nouvelle course transatlantique est toujours un pari, surtout dans le calendrier déjà bien rempli de la classe IMOCA. Mais la première édition du Retour à La Base, dont le départ sera donné dans tout juste 130 jours, est déjà en passe de transformer l’essai, avec déjà 35 skippers inscrits et pré-inscrits ! Un plébiscite prévisible, tant les enjeux sportifs de l’épreuve sont cruciaux pour les marins : retrouver leurs manières de solitaire après une année en double, s’attaquer à un parcours engagé en plein mois de décembre, et surtout… avancer dans leur quête du Graal, la qualification au Vendée Globe 2024 !
Un savant mélange d’excitation et d’appréhension. Voilà le fil émotionnel sur lequel se tiennent les skippers de la classe IMOCA qui ont envoyé en nombre, ces dernières semaines, leur dossier d’inscription pour le Retour à La Base. Un succès qui s’explique d’abord par la vertu qualifiante de l’épreuve en vue du Vendée Globe 2024, dont le ticket d’entrée est aujourd’hui loin d’être garanti à tous ceux qui en rêvent - et pas que la nuit. Pour être qualifié, chaque binôme skipper-bateau doit en effet avoir pris le départ d’un minimum de deux courses en solitaire, dont l’une avant 2024. Seule épreuve de l’année à entrer dans ce processus, le Retour à la Base est donc une étape incontournable pour tous ceux qui n’ont pas encore coché ce prérequis dans leur quête du précieux sésame. « Ce sera forcément important de terminer cette course pour être un peu plus serein pour la suite », reconnaît ainsi Charlie Dalin, dont l’IMOCA MACIF Santé Prévoyance a été mis à l’eau fin juin.
Dans la baie de Fort-de-France, le 26 novembre, quasiment tous les prétendants au tour du monde devraient ainsi se présenter pour la toute première fois sur une même ligne de départ, dont les étraves flambant neuves des bateaux de Jean Le Cam, Éric Bellion ou encore Nicolas Troussel, dont la V2 de l’IMOCA Corum l'Épargne vient tout juste d’être dévoilée.
Répétition générale, grandeur nature, du Vendée Globe 2024
Mais si l’enjeu de qualification pèsera forcément dans la balance, pas question pour autant de négliger la compétition. Le Retour à La Base sera l’une des rares occasions pour les marins de se confronter en conditions “VG”, et de marquer les esprits en faisant frémir la concurrence à moins d’un an du grand rendez-vous. D’autant que cette transatlantique retour entre la Martinique et Lorient se mènera en plein mois de décembre, dans des conditions météorologiques qui n’auront rien à envier aux quarantièmes rugissants… « D’une certaine façon, cela ressemble à ce qu’on peut croiser dans les mers du Sud avec des vents portants forts. Ça va être chouette de se confronter à ça ! », se réjouit ainsi Isabelle Joschke, skipper de MASCF, parmi les premières à s’inscrire pour prendre l’Atlantique Nord à rebrousse-poil.
Un challenge sportif d’autant plus relevé qu’il se mènera en solitaire, après une saison consacrée uniquement à des courses en double ou en équipage. « On change complètement la discipline. Seul, tu n’as plus le droit à l’erreur, confirme Nicolas Troussel. D’entrée de jeu, il va donc falloir être très concentré. » Excellent galop d’essai, le Retour à La Base s’annonce ainsi comme une répétition générale, grandeur nature, du futur tour du monde !
Un aller-retour express dans l'Atlantique
Si l’émulation sportive est donc bien réelle, elle ne masque pas une pointe d’appréhension tant le format de cette fin d’année est inédit pour les marins, qui vont enchaîner un aller-retour transatlantique avec un temps de repos minimum entre les deux tronçons. « Tout va dépendre de l’état du bateau à l’arrivée de la Transat Jacques Vabre, anticipe déjà Sébastien Marsset (Foussier - Mon courtier énergie). Pour les IMOCA plus anciens qui arriveront plus tard en Martinique, et les petites équipes où le skipper doit forcément mettre la main à la pâte, ça va être particulièrement chaud ! »
Pas de doute, tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce Retour à La Base « une régate hyper intéressante à suivre », se réjouit Antoine Mermod, président de la classe IMOCA. « L’objectif est ambitieux pour les skippers et les teams avec un challenge technique et physique à relever pour être prêts à repartir, et un niveau de compétition extrêmement élevé… On ne pourrait pas rêver mieux comme préparation à cette course extrêmement difficile qu’est le Vendée Globe ! »
Un enthousiasme partagé par Lorient Grand Large, l’organisateur de l’événement. « Avec plus de trente IMOCA engagés, on met tout de suite le pied dans la cour des grands », se réjouit son président, Jean-Philippe Cau, qui pronostique « une belle bataille sur l’eau, avec un format très proche du final du Vendée Globe ». Une chance aussi pour le territoire et tous les Lorientais, qui pourront accueillir à domicile les solitaires, dans leur impressionnant site de Lorient La Base. « Aujourd’hui, quelle région ne rêve pas d’avoir une transatlantique solo en IMOCA qui arrive chez elle ? sourit Jean-Philippe Cau. Ça va démultiplier notre rayonnement. » Avis aux skippers, ils ont jusqu’au 31 août pour rejoindre la fête !
Liste des inscrits au 19 juillet 2023