À peine arrivés, les yeux déjà rivés sur le Retour à La Base
Alors que les arrivées s’enchaînent depuis ce dimanche à Fort-de-France, les skippers et les teams ont tous à l’esprit le départ du Retour à La Base le 30 novembre prochain. Le trio de tête de la Transat Jacques Vabre - Normandie Le Havre, Thomas Ruyant (For People), Yoann Richomme (Paprec Arkéa) et Sam Goodchild (For The Planet) évoquent ce prochain objectif tout en réaffirmant leur besoin de bien récupérer.
Ils viennent de parcourir plus de 5 400 milles (8 690 km). Ils ont dû résister à plusieurs passages de front, à une mer terriblement croisée pour débuter, à des choix stratégiques audacieux, à un alizé harassant. Bref, la flotte des IMOCA vient de boucler une transatlantique particulièrement éprouvante. Et il faut voir, derrière les sourires et les yeux embués, la fatigue qui affleure. Pourtant, dans onze jours, ils s’élanceront à nouveau.
Une course d’Ouest en Est, de la chaleur des Antilles à l’hiver du Vieux continent avec son cortège de dépressions à négocier avant le retour à la maison. Le Retour à La Base est bien dans tous les esprits, même s’il faudra se reposer avant de s’y projeter pleinement. C’est ce qu’a fait comprendre Thomas Ruyant, vainqueur de la Transat Jacques Vabre avec Morgan Lagravière, lors d’une conférence de presse cette nuit.
Une course en double précieuse pour le solitaire
« Il va falloir que je dorme un peu avant », explique le Nordiste, sourire aux lèvres. « On verra comment je prendrai la course. Je sais que je ne pourrai pas mettre autant d’intensité que ce qu’on a pu faire, en double, à la Transat Jacques Vabre ». Lui qui a remporté les trois dernières transatlantiques assure « avoir réfléchi à la navigation en solitaire, aux réglages du pilote automatique ». « Toutes les heures qu’on a passé à la barre et en mer avec Morgan (Lagravière) ont été précieuses pour comprendre le bateau et préparer la suite ».
Chez Yoann Richomme, arrivé au petit matin avec Yann Eliès après un match à couteaux tirés avec For The Planet (Sam Goodchild et Antoine Koch), il y a la même idée d’un apprentissage à haute intensité sur l’Atlantique. « Il y a plein de choses qu’on a découvert sur le bateau, nous avons beaucoup appris, explique Yoann. On rentre avec des carnets de notes remplis d’observations pour la suite ! »
« Un nouveau chapitre qui s’ouvre »
Pour le skipper de Paprec Arkéa, les dix jours de repos « ne seront pas de trop » avant le départ du Retour à La Base. « Faire du solo à bord de ce bateau, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre, poursuit-il. On a aussi un gros enjeu pour la qualification au Vendée Globe donc on gérera le curseur en fonction de ça aussi ».
Sam Goodchild (For The Planet), qui a donc complété le podium, reconnaît « avoir un peu mal partout » mais il se projette déjà sur la nouvelle course. « J’ai commencé la saison en équipage, puis en double et là je m’apprête à faire du solitaire… Je me sens bien préparé avec cette transatlantique avec Antoine Koch ». Et le Britannique de conclure, sourires aux lèvres : « J'ai hâte d’attaquer le Retour à La Base, on va voir ce que ça donne ! »