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Arnaud Boissières a franchi la ligne d’arrivée de la première édition du Retour à La Base en seizième position ce mardi 12 décembre, à 07h59. Le skipper de « La Mie Câline » aura bouclé les 3 500 milles théoriques du parcours en l’espace de 11 jours 14 heures 59 minutes 02 secondes, à une vitesse moyenne de 12,54 nœuds. Toujours constant dans l’effort et sans jamais se départir de son flegme à l’épreuve de toutes les houles, l’expérimenté marin vendéen a en réalité parcouru 4 423,75 milles à une vitesse moyenne de 15,86 nœuds.  

A quelques jours du départ du Retour à La Base, il s’était offert une répétition générale en short et t-shirt, casquette « no risk no fun » sur la tête, entouré de toute sa précieuse équipe qui avait soigné aux petits oignons son joli bateau jaune. Détendu et « réellement reposé que depuis hier », Arnaud Boissières y témoignait de sa joie de s’offrir un nouveau tête-à-tête avec La Mie Câline. « C’est ça qu’on aime les challenges, pour moi, pour l’équipe, et pour tous les partenaires », disait-il avec sa constante « envie de se faire plaisir, et de faire plaisir aux autres »

Et ça s’est senti dès les premiers bords, avec un départ canon et une descente de la Martinique dans le top 5 ! Mais quelle brioche avait-il mangé ? Les premiers jours au près sont un peu plus durs, mais progressivement, « Cali » retrouve son rythme de solitaire, en vieux routier de la flotte, dans le match des quinze premiers foilers. La pétole ne l’épargne pas avant le contournement de l’anticyclone des Açores, et à l’heure de mettre le clignotant vers la maison, le voilà 19e.

Un océan à traverser, voilà qui ne va pas effrayer celui qui espère prendre le départ l’hiver prochain de son cinquième Vendée Globe consécutif, rien que ça… Sur ses vidéos du bord, le skipper de La Mie Câline est fidèle à lui-même : calme et jovial, comme si les éléments, même déchaînés, n’avaient pas de prise sur son physique et son moral. Ça tire pourtant dans le gros temps, et un premier problème de bosse de ris l’empêche de hisser sa grand-voile en tête de mât. Ça ne l’empêche pas de tracer sa route, signant à l’approche des Açores une belle pointe à 32 nœuds qui l’impressionne lui-même ! Ça valait bien un bon gueuleton, tradition de la maison au passage d’une étape-clé sur le parcours… « Cassoulet à la créole » pour ce Retour à La Base !

Remonté à la 16e place à la hauteur des îles, il prend plaisir à « ce petit match constant à 4 ou 5 bateaux », notamment avec Kojiro Shiraishi(DMG MORI Global One), ou encore Conrad Colman(Mail Boxes Etc.) A moins de 36 heures de l’arrivée, son gennaker de capelage le lâche, l’obligeant à deux heures de bricolage dans des conditions rocambolesques. Jamais défaitiste, il commente la mésaventure : « On va faire avec, c’est pas la fin du monde. L’objectif c’est de finir la course et rentrer plein d’enseignements. Et puis de toutes façons, on devait la changer en 2024, on a juste pris de l’avance ! »

Derrière, au fond de son cockpit, on peut lire ces quelques mots : « Le bonheur est là ». Pour « Cali », assurément, le bonheur est partout quand il est en mer, mais aussi quand il rentre au port, bien accueilli par les siens.

Sa première réaction au ponton

"C’était intense ! Du départ à l’arrivée… J’ai fait un départ canon, c’était sympa, quatrème ou cinquième au Diamant, on fait aussi de la course au large pour ça, pour se dépasser… C’était aussi chouette de finir la saison comme ça, les conditions n’étaient pas faciles, et surtout la flotte était pas facile ! Tout le monde au départ dit « on y va cool », et puis tu parles, personne n’y va cool et on se tire tous la bourre, et c’est génial ! Il y a un niveau incroyable ! On est quand même 4-5 bateaux à pas grand-chose, la moindre petite erreur peut être fatale…

Le bateau est comme moi, un peu usé ! J’ai pété plein de petits trucs, mais des petits trucs qui devaient péter, donc c’est très bien, des petits trucs d’aménagement… Bon j’ai quand même cassé deux voiles ! Mais c’est riche d’enseignements, les conditions qu’on a eu en rentrant dans le golfe de Gascogne, ça faisait vraiment Mers du Sud… Plein de choses qui font déjà penser au Vendée Globe ! Et comme sur le VG, tu pètes forcément des trucs, et c’est grave mais en même temps c’est pas grave, il faut le savoir et à un an de l’échéance c’est la meilleure des préparations aussi…

Et ce cassoulet à la créole, il est finalement comme à l’européenne, mais il y a un peu d’épices ! On rigole, mais ça fait partie des choses importante, les repas récompenses ! Après Le Retour à La Base, ça va être le retour aux Sables d’Olonne, et le retour au chantier. On va tout vérifier, et puis après on attaquera l’année 2024, qui est hyper importante !"

Sa course en chiffres

Heure d’arrivée : 07 h 59 min 02 sec
Temps de course : 11 jours 14 heures 59 min 02 sec
Milles parcourus : 4 423,75 milles
Vitesse moyenne réelle : 15,86 nœuds
Vitesse moyenne sur l’orthodromie : 12,54 nœuds