Thomas Ruyant (For People) boucle le parcours à la 17e place !
Le skipper de For People, vainqueur des trois dernières transatlantiques, en termine à son tour. Il a franchi la ligne ce mardi à 08h 59min 46s à l’issue de 11 jours 15 heures 59 min et 46 sec de course. Après un très bon début de course, le lauréat de la dernière Transat Jacques Vabre a dû faire face à des problèmes de safran et une grand-voile déchirée réduisant à néant ses envies de victoire. Il termine à 2 jours 15 heures 55 minutes après le vainqueur, Yoann Richomme.
Il a gagné la Route du Rhum, les deux dernières éditions de la Transat Jacques Vabre (2021, 2023) mais le Retour à La Base lui aura résisté. Thomas Ruyant, qui a terminé toutes ses courses sur le podium depuis le dernier Vendée Globe (hormis un abandon à la Guyader Bermudes 1000 Race l’an dernier), en a terminé ce mardi seulement au cœur du peloton.
Le record et les galères
Pourtant, comme souvent avec Thomas Ruyant, tout avait (très) bien commencé. Il avait bénéficié de douze jours de repos en Martinique et se disait « plutôt impatient de prendre le départ ». « S’il y a une opportunité d’aller la gagner, je la saisirai », confiait-il sur les pontons. Après un contournement de la Martinique délicat – « ce n’était pas les allures favorites du bateau » a-t-il reconnu – le Nordiste est revenu sur le « top 5 » dans le long bord vers le Nord. Dès qu’il a pointé l’étrave vers l’Est, For People a ensuite affolé les compteurs. Entre le dimanche 3 et le lundi 4 décembre, il avalé 539,94 milles marins à 22,49 nœuds, battant le précédent record d’Alex Thomson (536,81 milles).
Mais il n’a pas vraiment eu le temps d’en profiter. Dans la foulée, il enchaîne les galères avec des problèmes à son système de safran et une grand-voile déchirée. Les velléités de victoire s’arrêtent net et une autre course commence, tenir en sachant que les places d’honneur s’envolent. « J’ai bien sécurisé le mât avec les bastaques car il n’est plus soutenu par la grand-voile, toute la traction se fait par mes voiles d’avant, explique-t-il. Je navigue à plat avec les deux foils dans l’eau pour éviter de trop giter ». C’est donc grand-voile affalée qu’il poursuit son chemin vers Lorient non sans cacher une certaine forme d’ennui jusqu’à la fin du parcours. Pas question d’être abattu pour autant : Thomas connaît trop les affres de la course au large pour savoir qu’il aura bien d’autres occasions de briller l’année prochaine.
Sa réaction au ponton
« J’avais bien en tête cette idée de record dès le départ. Je savais qu’on allait naviguer devant un front pendant un long moment. Mais on était au vmg, pas l’allure la plus rapide, mais il y avait possibilité de faire un long bord en ligne droite. C’était donc jouable. C’était aussi un moment de la course où il fallait que je recolle au paquet de tête. Ce que j’ai fait. J’ai saisi l’opportunité. La mer était lisse et plate. Ce record tenait depuis 2017. Il était temps qu’ils soit battu. Il sera rebattu prochainement, avec nos machines actuelles. Si on devait se focaliser uniquement sur ce record, on choisirait de meilleures allures et il tombera. On avait essayé de battre ce record il y a deux ans. Mais on n’avait pas trouvé les conditions. Je suis très content d’avoir pu réaliser cela.
Deux transats coup sur coup, ce n’est pas facile. Morgan et moi avons mis beaucoup d’énergie, en nous dépensant sans compter, durant la Transat Jacques Vabre, sans penser à la transat à suivre. 10 jours pour récupérer, ce n’est pas beaucoup. Mais je suis content de ce Retour à la base, qui m’a permis de me mettre à nouveau dans la peau d’un solitaire. Malgré la déchirure de ma GV, j’ai pu observer pas mal de choses sur la vie à bord de ce nouveau bateau.
Cette avarie m’est arrivée tôt dans la course. La déchirure est survenue alors que je réparai mon souci de safran. J’étais revenu dans la course. J’allais vite. J’avais une carte à jouer. Mais je n‘ai pas lâché après la perte de ma GV. Je n’étais pas en mode croisière. J’ai fait avancer au mieux. Je ne m’en suis pas trop mal sorti. Dans la foulée du record, c’était un peu décevant mais cela ne m’a pas affecté plus que ça. Le niveau d’engagement augmente. Mais je sais où mettre le curseur. Je suis à l’aise avec mon bateau. Je vais vite au portant et ça, c’est top pour le Vendée Globe. Les concurrents vont vite aussi, mais ils ont vu ce que l’on sait faire. On est au niveau. Il faudra compter sur nous."
Sa course en chiffre
Arrivée : 12/12/2023 08:59:46 FR
Temps de course : 11j 15h 59min 46s
Écart au premier : 2j 15h 55min 58s
Écart au précédent : 01h 00min 44s
Sur l'ortho : 3 497.42 nm / 12.49 nds
Sur le fond : 4 471.99 nm / 15.97 nds