Boris Herrmann (Malizia - Seaexplorer) quatrième !
Boris Herrmann a franchi la ligne d’arrivée de la première édition du Retour à La Base en quatrième position ce dimanche 10 décembre, à 13h02. Le skipper de « Malizia - Seaexplorer » aura bouclé les 3 500 milles théoriques du parcours en l’espace de 9 jours 20 heures 2 minutes 41 secondes, à une vitesse moyenne de 14,82 nœuds. Achevant sa traversée de l’Atlantique Nord au pied du podium, le marin allemand a en réalité parcouru 4 490,12 milles à une vitesse moyenne de 19,02 nœuds.
Il était temps qu'il arrive ! Quelques minutes après avoir coupé la ligne d'arrivée, la grand-voile de Malizia-Seaexplorer s'est littéralement ouverte en deux, sur toute sa longueur, dans les courreaux de Groix. Une spectaculaire illustration de la capacité de son skipper, Boris Herrmann, à tirer sur la corde pendant ce Retour à La Base...
Avant de quitter les pontons de Fort-de-France, il avait avoué sa « faim de retrouver la navigation en solitaire ». En finissant au pied du podium, sur une très belle 4e place, Boris Herrmann a de nouveau montré son féroce appétit de compétiteur, malgré des avaries techniques qui ont compliqué ses derniers jours de course, et vu s’échapper définitivement le trio de tête de son viseur.
Avec une option au large dès la ligne de départ, le marin allemand avait montré d’entrée de jeu toute son habileté, saluant le magistral Diamant martiniquais en tête de flotte. Très vite, masque de nuit à motif panthère sur les yeux pour les siestes, le marin retrouve son rythme en « solo », celui-là même qui lui avait permis de boucler le Vendée Globe 2020 et 5e positon aux Sables d’Olonne. Accroché au top 10 sur les premiers jours de course, il grappille progressivement les milles au rythme des dépressions qui s’enchaînent. « Naviguer vers l’Est à travers le ciel gris avec le soleil derrière moi me rappelle les bons moments passés dans le Grand Sud », s’émerveille avec toujours autant de sincérité le skipper.
Et ça lui réussit ! À l’approche des Açores, il accroche le top 5, puis la quatrième place laissée vacante par l’escale forcée de Sébastien Simon (Groupe Dubreuil). Maintenant, il faut tenir ! Mais à quel prix… à trois jours de l’arrivée, les avaries se multiplient, à commencer par le moteur qui ne démarre plus et le prive d’énergie, puis de l’eau qui envahit massivement son cockpit et qu’il doit donc écoper manuellement. « Je me sens super fatigué. Quand je tourne les poignées, je n'ai plus d'énergie. J'ai peur que si une grosse rafale arrive, je n'arrive pas à enrouler la grosse voile... », écrit le solitaire éreinté.
Mais l’adrénaline fait son office, et permet au marin de 42 ans de résister au retour de ses concurrents, à commencer par Louis Burton (Bureau Vallée), décalé au Nord, et surtout le terrible duo de bateaux rouge mené par Damien Seguin (Groupe Apicil) et Samantha Davies (Initiatives Cœur). « J’ai hâte de partager une bière avec mon équipe et mes concurrents pour fêter cette belle course », résumait-il à quelques heures de l’arrivée, après une énième pointe à 37 nœuds capté par sa girouette à l’approche des côtes bretonnes. Éreinté, mais heureux.
Ses premiers mots au ponton
« Je suis très satisfait de ma course, j’ai juste eu un petit souci technique et beaucoup d’eau qui rentrait à la fin dans le bateau, et il a fallu beaucoup écoper donc je suis un peu plus fatigué que d’habitude à l’arrivée, mais sinon tout allait bien. J’ai été un peu dans le rouge à un moment avec tous mes problèmes techniques, donc j’ai pas mal de petites siestes, je pense que la fatigue va me tomber dessus dès cet après-midi. Les derniers 200 milles, il y avait beaucoup de trafic et du vent fort, et j’ai dû abîmer ma grand-voile, puisqu’elle s’est déchirée juste après mon arrivée. J’ai eu la chance de mon côté sur ce coup-là qu ce ne me soit pas arrivé aux Açores comme pour Thomas Ruyant ! »
Sa course en chiffres
Heure d’arrivée : 13 h 02 min 41 sec
Temps de course : 9 jours 20 heures 2 min 41 sec
Milles parcourus : 4 490,12 milles
Vitesse moyenne réelle : 19,02 nœuds
Vitesse moyenne sur l’orthodromie : 14,82 nœuds