RLB23 Finish MACSF 1112AB1865

La skipper de MACSF est la première d’une longue série à en finir avec la transatlantique en solitaire retour en ce lundi. Elle a franchi la ligne d’arrivée ce matin à 10h12 après 10 jours 17 heures 12 min 23 sec de course, à une vitesse moyenne de 13,60 nœuds sur l’orthodromie. La navigatrice franco-allemande, qui termine dans le « top 10 », a en réalité parcouru 4 449,80 milles à une vitesse moyenne de 17,30 nœuds. 

C’est une Isabelle heureuse et soulagée qui arrive aux abords de Lorient La Base, port d’attache de son IMOCA MACSF. Elle qui, souvent, doit faire preuve de résilience et d’abnégation avec nombre de galères, aura, sur cette transat’ retour, véritablement connu les joies de la compétition avec un duo bateau-navigatrice qui a pu exprimer son potentiel. Pour rappel, lors de la Transat Jacques Vabre, Isabelle et Pierre (Brasseur) ont dû s’arrêter à Lorient pour une escale technique, réparer la grand-voile, puis repartir. À l’arrivée à Fort-de-France (29e), l’équipe technique n’avait que cinq jours pour préparer le bateau. « Isa » est donc restée « en mode course » pour ne pas se « démobiliser », expliquait-elle. Cet intense fatigue et la nécessité de résister, elle connaît : la navigatrice a disputé le dernier Vendée Globe et de nombreuses transats en solitaire, elle sait faire.

Sur le Retour à La Base, Isabelle retrouve rapidement ses automatismes de solitaire et naviguera tout du long aux alentours de la 10e place. « J’apprends à gagner en sérénité et en expérience, je retrouve les joies de la navigation en solitaire et ça fait du bien ». Et puis il y a du match : des Açores jusqu’à l’arrivée, Romain Attanasio (Fortinet-Best Western) et Isabelle se livrent un duel acharné. « Après la Transat Jacques Vabre que j’ai vécu, je suis bien contente d’être dans le match et de vivre une vraie course ! » La remontée vers Lorient n’est pas évidente mais elle tient bon et s’offre un nouveau « Top 10 » après sa brillante Route du Rhum 2022 (9e).  

Ses premiers mots au ponton

« Je me suis vengée sur le retour ! Même si ça a été dur sur la fin, notamment la dernière nuit, j’ai pris beaucoup de plaisir. Je me suis régalée, je me suis fait plaisir, tout s’est bien goupillé. Pourtant, je n’ai eu que cinq jours en Martinique, je n’ai pas vraiment profité des plages. Je suis partie un peu fatiguée mais j’ai réussi à gérer la fatigue et ma course. Le bateau était très bien préparé, l’équipe avait travaillé d’arrache-pied pour que je sois au taquet et je n’ai eu aucun problème de toute la course. J’avais souhaité faire aussi bien qu’à la Route du Rhum (9e), je n’avais pas réussi à la Transat Jacques Vabre et c’est fait sur le Retour à La Base, je suis fière de moi ! Les manœuvres en solo, ce n’est pas facile de s’y refaire mais je suis rentrée dedans sans me faire violence. Avec Romain (Attanasio), Pip (Hare), Clarisse (Crémer), il y a eu du match jusqu’à la fin. C’était ce que je suis venue chercher et c’est ce que j’ai trouvé ! Ce parcours avait beaucoup de ressemblance avec ce que j’ai connu dans les mers du Sud il y a trois ans. J’ai beaucoup appris et ça m’a permis de me projeter sur des situations qu’on va rencontrer sur le prochain Vendée Globe. »

Sa course en chiffre

Heure d’arrivée :  10 h 12
Temps de course : 10 jours 17 heures 12 minutes 23 secondes
Écart au premier : 1 jour 17 heures 08 min 35s
Écart au précédent : 05 heures 43 min 29s
Sur l'ortho : 3 497.42 nm / 13.60 nds
Sur le fond : 4 449.80 nm / 17.30 nds