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Louis Burton a franchi la ligne d’arrivée de la première édition du Retour à La Base en septième position ce dimanche 10 décembre, à 21h33. Le skipper de Bureau Vallée aura bouclé les 3 500 milles théoriques du parcours en l’espace de 10 jours 4 heures 33 minutes 11 secondes, à une vitesse moyenne de 14,30 nœuds. Sans cesse à l’attaque sur cette transatlantique avec une trajectoire Nord toujours très engagée, le Malouin a en réalité parcouru 4 343 milles à une vitesse moyenne de 17,76 nœuds. 

Il n’a décidément pas peur du gros temps, et l’a encore superbement démontré ! Si Louis Burton (Bureau Vallée) conclut cette transatlantique retour sur une belle septième place, le résultat seul ne reflète pas complètement l’audace du marin malouin. Car c’est peu dire qu’il aura été animateur de la tête de flotte, choisissant toujours les options les plus engagées, poussant ses camarades à redoubler d’efforts pour contrer ses coups tactiques, et donnant parfois quelques sueurs froides à la Direction de course... 

Mais Louis Burton n’en est pas à son premier rodéo, qui plus est en solitaire ! Souvent bien calé dans son siège de barre, son calme et sa sérénité détonnent quand il partage sa course alors que derrière lui, ça bastonne sévère sur son cockpit transparent. 

Dès le début de course, il avait montré son envie d’en découdre, lui qui avait vu sa Transat Jacques Vabre (16e) plombée d’entrée de jeu par une pénalité de cinq heures pour être passé du mauvais côté de la ligne de départ. Rien de tel dans la baie de Fort-de-France, où le skipper de Bureau Vallée s’est appliqué à bien démarrer sa fusée, prenant rapidement l’avantage sur la concurrence et passant le Diamant martiniquais en première position. 

S’il concède un peu de terrain dans les premiers jours au près pour ménager sa monture, puis dans le contournement de l’anticyclone des Bermudes, il s’accroche dans le Top 10 pendant la longue traversée. À l’approche ô combien stratégique de l’archipel des Açores, le Malouin s’aventure tout au Nord de la flotte, en plein dans les coloris violacés des fichiers météo. Là, le Malouin a la garantie de trouver du vent fort pour faire avancer sa machine jaune et noire, mais il affronte aussi la mer la plus formée, avec des creux de plus de cinq mètres. « C’est pas une grand houle qu’on dévale à toute berzingue, ce sont des vagues très courtes, dans lesquelles on a tendance à enfourner, s’arrêter, et se faire rattraper par la vague d’après », explique le skipper, qui semble en pleine soirée mousse au milieu de l’Atlantique.

À l’approche de la deuxième porte, son décalage au Nord acquis de longue lutte semble payant, et il remonte en cinquième position au classement… avant de voir subitement son amure de Code 0 casser net. Le skipper de Bureau Vallée perd deux précieuses heures à réparer les dégâts et à changer de voile, perdant son avance sur le duo plus au Sud, composé de Damien Seguin (Groupe APICIL) et Samantha Davies (Initiatives Cœur). « C’est bien dommage dans la bagarre pour la cinquième place, mais c’est comme ça, les autres aussi ont eu des problèmes », analyse le navigateur, qui profitera des dernières heures de course pour savourer sa joie toujours renouvelée d’être en mer. Avant le prochain départ de course qui lui permettra, peut-être, de prendre sa revanche. 

 

Ses premiers mots à l'arrrivée : 

« C’était rapide ! Des transats en monocoque en dix jours, cela ne fait pas très longtemps que ça existe, en tout cas en solitaire en IMOCA. C’est hyper intense, même si tu veux aller un peu calmement, tu es tout le temps à 20 nœuds et donc c’est nerveusement super dur. C’était important de pouvoir en faire au moins une cette année pour travailler encore sur l’ergonomie du bateau, à le rendre plus polyvalent peut-être. C’était hyper riche d’instruction et d’information, et très fatiguant.

Le début de course en partant de Martinique, c’est absolument génial ! Tu pars en short, y’a du vent, tu passes sous une montagne, y’a plus de vent. En l'occurrence, moi j’étais loin à droite donc j’ai eu du vent tout le temps ! Je n’étais pas vraiment parti pour faire une grosse course mais si je traînais trop je me faisais rattraper par la molle et je n’avais pas envie de mettre deux jours de plus. Je suis donc parti au Nord, ça m’a permis d’engranger plein de nouvelles expériences sur le bateau, d’avoir un petit aperçu de ce que ça va être le grand Sud l’année prochaine au Vendée Globe. Le match  avec Sam et Damien à la fin, était super sympa, c’était cool.

Ce bateau a eu une mise au point très tardive, on l’a racheté juste après le Vendée Globe 2020, ce sont les deux premières transats qu’on fait avec. Il y a eu un engagement de la part de toute l’équipe pendant deux ans, ils n’ont rien lâché. Ces deux aller-retour sur l’Atlantique, c’est la preuve que la résilience de toute l’équipe - et du sponsor qui n’a pas lâché - en se battant, ça finit par payer. On va remettre de la perf’ au milieu de tout ça. On est super contents parce que le mât est là ! Même deux fois ! (Rires)

On a un programme de dingue pour l’année prochaine : deux transats, dont The Transat et un Vendée Globe ! C’est assez impressionnant. Sur le dernier bord, j’ai écouté un podcast où Jacques Caraës disait : « Le Vendée Globe ça se prépare, ou en tout cas ça se termine en fonction de ses capacités à bien se préparer ! ». Bien le préparer en faisant deux transats là, puis deux transats au printemps, ça va être un vrai défi. Pour le skipper, mais beaucoup pour l’équipe aussi. Je suis très content que ces aller-retours se soient bien passés. Je n’ai pas beaucoup rallongé la job list, ça veut dire que je n’ai pas cassé grand chose, donc c’est très bien ! »

Sa course en chiffres

Heure d’arrivée : 21 h 33 min 11 sec
Temps de course : 10 jours 4 heures 33 min 11 sec
Milles parcourus : 4 343 milles
Vitesse moyenne réelle : 17,76 nœuds
Vitesse moyenne sur l’orthodromie : 14,30 nœuds