HUMAN CORNICYannWerdefroy 5996 2

Il a fallu faire quelque chose pour le bateau car il était en souffrance, il n'allait pas assez vite et il tapait beaucoup. J'ai donc renvoyé le petit gennaker (durée de la manœuvre habituelle 45 minutes, j'ai mis 3h20…).

J'ai pleuré de douleur, j'en ai même vomi, mais le résultat est là : la voile est en haut, ce n'est pas forcément la bonne, mais c'est celle que je vais pouvoir gérer le plus facilement si le vent monte… Je fais du tout droit, je ne suis plus le routage. Je fais tout pour rentrer et ramener le bateau. Je ne fais que boire un peu de citron et du sucre
Rien ne passe…
Mon équipe me suit toutes les heures.
Lulu est dans le même état que moi, mais il a la chance d'être à terre…
J'espère que ça va s'améliorer un minimum et assez rapidement si possible.
Je ne regarde plus le report des positions : ça me rend encore plus triste, j'avais cœur à me battre sur cette transat.

Eh ben, je me bats, croyez-moi, même si ce n'est pas réellement ce que j'avais imaginé.
Je vais tout faire pour ramener la bête à bon port ! Je suis costaud, mais là, je suis un bout de chiffon posé sur le dossier de la chaise : sans force et lessivé.
Je vais y arriver, je n'ai pas le choix.

Un bateau, quand tu lui donnes de l'amour, il renvoie l'ascenseur alors je suis sûr qu'il ne va pas me laisser tomber.

Après l'envoi de la voile, j'ai dormi ou somnolé 11 heurs pour reprendre un minimum de force…

Il y a 15 nœuds et je me suis attaché avec une courte longe dans le cockpit, j'ai trop peur de glisser et de ne pas pouvoir me relever… C'est une expérience que je ne souhaite à personne…
Je vais aller mieux, je vais aller mieux, je vais aller mieux… L'auto-persuasion ça fonctionne non ?
Un dernier effort, j'embrasse la mer pour vous.

Antoine