Imo Singchain IMG 3036

Première porte « K3 » dépassée à vive allure pour le trio de tête qui progresse désormais en direction du cap Finisterre. Juste derrière, la flotte est en proie à une zone de molle tout en surveillant la forte dépression qui se forme au large de Terre-Neuve et qui va obliger une grande partie des concurrents à faire du Sud. Tandis que Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) se dirige vers Flores, aux Açores, pour une escale technique, le chemin s’annonce (très) long pour Jean Le Cam (Tout Commence en Finistère - Armor-lux). 

Après avoir dépassé les Açores dans leur Nord, Yoann Richomme (Paprec Arkéa, 1er), Jérémie Beyou (Charal, 2e) et Sam Goodchild (For the Planet, 3e) continuent de dominer, clairement, les débats et ont même encore creusé l’écart. Alors que ces “Trois fantastiques” semblent sagement suivre l’orthodromie, les conditions qu’ils rencontrent restent pourtant très engagées, puisque Yoann témoignait de  5 mètres de creux. Pas de quoi freiner le skipper de Paprec Arkéa qui, au classement de 11h, comptait 75 milles d’avance sur son dauphin et possède ainsi un petit matelas de quatre heures d’avance pour la victoire finale. Le leader actuel est attendu à Lorient La Base dès ce samedi, a priori dans l’après-midi.

Tous au Sud, Burton au Nord !  

Un peu plus à l’Ouest, c’est une autre ambiance ! Les bateaux se sont en effet retrouvés « englués dans une zone de molle » pendant la nuit mais le vent devrait vite revenir « par derrière avec une dépression en train de se creuser dans l’Est de Terre-Neuve » signalait ce matin Christian Dumard, le météorologue de la course.  « On voit qu’une partie de la flotte replonge un peu plus au Sud pour éviter le vent le plus fort qui va en résulter ». Les concurrents s’adaptent donc, sauf peut-être Louis Burton (Bureau Vallée) qui a choisi une trajectoire plus engagée, progressant actuellement à 100 milles plus au Nord que le reste de la flotte. 

Rien ne sera facile pour Jean Le Cam 

Partis avec près d’une semaine de retard, c’est un tout autre tableau qui attend Jean Le Cam. « Ce ne sera pas la plus simple des transatlantiques pour lui, précise Christian Dumard. L’anticyclone remonte très au Nord, il n’aura donc pas de portant et va se retrouver au près en approche des Açores… ». Et puis, pour le doyen de la flotte aussi, il y a « cette grosse dépression tropicale qui remonte » et qui pourrait lui barrer la route…. 

Une dépression de plus ou de moins… Pourquoi celle-ci est à surveiller ?

Affronter une nouvelle dépression après huit jours de course,  dans un état de fatigue avancé et à bord de voiliers parfois endommagés, ne s’appréhende pas de la même façon que lorsque l’on se trouve frais comme un gardon. C’est pour cette raison que l’équipe de la  Direction de course, véritables anges gardiens de la flotte,  garde un œil particulièrement vigilant sur l’ensemble de ses protégés, qui doivent désormais prendre des décision vis-à-vis de cette tempête en approche. 

Aller plus au Sud afin de se préserver de conditions particulièrement virulentes, c’est ce que préconiserait la situation et pour cause !… Notre dépression devrait encore grossir au cours de son chemin vers l’Europe et rattraper la flotte, tel un rouleau-compresseur, d’ici deux jours. Pour ne pas “subir” et préserver bateaux et marins, les concurrents s’y préparent donc et se recalent un peu plus au Sud pour toucher des conditions légèrement plus clémentes, avec des vents un peu moins forts et une mer un peu moins déchaînée. On les comprend ! 

Cette situation pourrait aussi promettre de bonnes sessions de surf pour les 60 pieds qui continueront donc de réaliser des pointes de vitesses impressionnantes ! À vous les speedo ! 

​* Estimated Time of Arrival : Heure d’arrivée estimée