Météo : une fin de course tonique !
C’est avec une trentaine de nœuds de vent et des creux de 5 à 6 mètres que le golfe de Gascogne accueille froidement les trois protagonistes de tête du Retour à La Base. Il ne reste à Yoann Richomme (Paprec Arkéa), leader au classement, plus qu'une centaine de milles à parcourir pour en finir. Il est attendu en fin d’après-midi tandis que ses deux dauphins pointeront leurs étraves sur la ligne d’arrivée une poignée d’heures plus tard dans la soirée. Derrière, un front oblige les autres concurrents à se recaler progressivement au Nord.
« Il va falloir s’employer jusqu’au bout » se disent certainement les trois premiers – Yoann Richomme (Paprec Arkéa), Jérémie Beyou (Charal) et Sam Goodchild (For The Planet) - qui progressent actuellement au cœur du golfe de Gascogne. « C’est le groupe de tête qui a les conditions les plus dures du moment », constate Christian Dumard, le météorologue de la course, qui évoque des creux de 5,30 mètres à 6 mètres et des vents à plus de 30 nœuds. « Yoann va encore avoir du vent fort, il vient tout juste d’empanner. Sachant qu’une petite bascule de vent est attendue en milieu de journée, il pourra ensuite faire route directe vers Lorient ». D’après la direction de course, l’actuel leader « pourrait franchir la ligne entre 16 et 17 heures ».
(Encore) un front à gérer
Un peu plus à l’Ouest, le groupe des cinq, mené par Boris Herrmann (Malizia – Seaexplorer, 4e), s’apprête à franchir la deuxième porte K2. Leurs étraves pointent encore vers le Nord pour contourner une petit zone de molle, avant de se faire rattraper par un Nième front. Ce dernier devrait les propulser vers Lorient, qu’ils atteindraient alors dès demain, avec des arrivées s'échelonnant de 10h à 20h. Un peu plus en arrière, Isabelle Joschke (MACSF, 9e) et Romain Attanasio (Fortinet-Best Western, 10e) vont eux aussi « remonter vers le Nord pour toucher davantage de vent, avec des rafales de 30 à 40 nœuds de Sud-Ouest la nuit prochaine », précise Dumard. Poussé par le front, le tandem n’aura donc « plus qu’à » se laisser porter jusqu’à Lorient, où ils sont attendus dans la journée de lundi.
Côté bateaux à dérives, Louis Duc (Fives Group - Lantana Environnement), qui a ralenti au niveau de l’île de San Miguel aux Açores, ainsi que ses poursuivants directs progressent également dans du vent de Sud-Ouest en se recalant vers le Nord. À noter que ce petit groupe a été rejoint hier soir par Sébastien Simon après son escale technique. 21e, le skipper de Groupe Dubreuil vient de franchir la première porte « K3 » à plus de 20 nœuds. Autant dire que le classement va encore bouger !
Le front est à la dépression ce que la dorsale est à l’anticyclone… On vous explique :
Pour être exact, on parle de “front dépressionnaire” et de “dorsale anticyclonique” ! Ce sont, en quelque sorte, les bordures de chacun de ces deux phénomènes météo !
Pour le front, ce qui nous concerne plus à ce stade de la course avec toutes ces dépressions, il s’agit de la frontière entre la masse d’air froid (en arrière du front) et la masse d’air chaud (devant le front). Cette ligne imaginaire, qui se rencontre entre ces deux masses d'air présentant des propriétés différentes (car elles ne se mêlent pas), forme une zone de transition, avec des nuages, de la pluie, puis du froid !
C’est précisément en avant de ce front que les voiliers aiment évoluer et tentent de rester un maximum, il s’agit de “surfer” sur cette bordure le plus longtemps possible… jusqu’à se faire parfois rattraper et “subir” la dépression... un moment plus ou moins agréable à vivre !