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Bien que les skippers multiplient les vitesses moyennes affolantes et enquillent les milles à vitesse grand V  depuis la nuit dernière, faisant de nouveau preuve d’un talent hors-normes, le record de distance parcouru en l’espace de 24 heures n’est pas encore tombé. Explications. 

Ils nous ont embarqués dans une incroyable course de vitesse, au point d’avoir tous les yeux rivés sur les statistiques. En ligne de mire ? Le record de distance en solitaire d’Alex Thomson (Hugo Boss) : 536,81 milles effectués en 24 heures en 2017. Et si les leaders du Retour à La Base affichent des distances supérieures “sur le fond” (comprendre, en distance réellement parcourue), il convient toutefois de réaliser une plus grande distance sur l’orthodromie (route théorique), entre un point A et un point B, pour prétendre le battre. 

Record de distance entre deux points VS distance réellement parcourue 

Cette méthode de calcul repose sur un procédé à la logique implacable : si un marin a l’objectif de battre le record de distance parcourue en 24 heures, il choisira la route la plus courte, dans le meilleur angle de vent pour son bateau et s’épargnera toute manœuvre risquant de freiner sa progression. D’où la validation de records de point à point uniquement. Or, en course, les skippers ne visent pas des records de distance, mais bien un but à atteindre. Leur objectif est alors de rejoindre ce point d’arrivée précis, au plus vite, en effectuant beaucoup de manœuvres qui rallongent leur route et diminuent donc leur vitesse d’approche en ligne droite. Si la distance réellement parcourue est alors un indicateur beaucoup plus représentatif de l’incroyable vitesse des bateaux, elle n’en est pas pour autant reconnue dans l’homologation des records nautiques à la voile par le World Sailing Speed Record Council (WSSRC). 

Autre problème : l’enregistrement des positions, à hauteur d’un pointage toutes les 15 minutes en situation de course, contre toutes les 5 minutes en tentative de record. Un manque de précision fondamental dans la validation d’un record officiel. 

Des performances malgré tout incroyables 

« Les performances de nos marins n’en sont pas moins folles, admet Hubert Lemonnier, Directeur de course. Ces chiffres témoignent du bond technologique et sportif que notre discipline connaît et nous sommes tous très admiratifs de ce qu’ils sont en train d’accomplir. Mais il est malheureusement inexact de parler de record au sens officiel du terme. » Ni Yoann Richomme, ni Thomas Ruyant ou encore Sam Goodchild après lui, ne sont donc (encore ?) parvenus à améliorer la performance d’Alex Thomson. Mais l’affaire reste à surveiller de près !