Kojiro Shiraishi (DMG MORI Global One), 18e du Retour à La Base !
Kojiro Shiraishi a franchi la ligne d’arrivée de la première édition du Retour à La Base en dix-huitième position ce mardi 12 décembre, à 09h11. Le skipper de « DMG MORI Global One » aura bouclé les 3 500 milles théoriques du parcours en l’espace de 11 jours 16 heures 11 minutes 42 secondes, à une vitesse moyenne de 12,48 nœuds. Une épreuve sportive et physique particulièrement intense pour le marin japonais, qui aura en réalité parcouru 4 333,20 milles à une vitesse moyenne de 15,46 nœuds.
Même au plus fort d’une mer désordonnée et au milieu du gris menaçant du golfe de Gascogne, Kojiro Shiraishi prend le temps de nous envoyer une photo d’un arc-en-ciel qui traverse le ciel de part et d’autre de son étrave. Il est comme ça, le skipper de « DMG MORI Global One », qui tout au long de ce Retour à La Base, aura pris le temps de partager son aventure, et raconter combien il essaie, invariablement, de faire contre mauvaise fortune bon cœur.
Sur cette transatlantique retour en solitaire, le marin japonais n’aura pas été épargné Après une belle entame de match dans le top 15, devant Pip Hare(Medallia) et Romain Attanasio(Fortinet – Best Western) grâce à la puissance de son plan VPLP de 2019, il accumule malheureusement les petits et gros bobos. A commencer par un souci sur son vérin de quille qui entraîne une petite voie d’eau, humidifiant généreusement d’eau salée plusieurs éléments électriques, dont les précieuses batteries… « J’avais bien senti une drôle d’odeur de brûlé », relate, souriant mais le visage marqué, Kojiro Shiraishi. Car même son écran d’ordinateur le lâche ! « C’est un peu comme courir dans le noir avec des œillères », résume-t-il.
Après neuf heures de bricolage, le voilà relancé pour attaquer le gros de la traversée ! Toujours 15e à l’approche des Açores, il se positionne plus au Sud de la flotte pour éviter le vent fort. « Les vagues sont hautes, et le bateau a tendance à enfourner », explique-t-il face caméra, rappelant que son objectif reste « la sécurité avant tout ». C’est donc « en mode conservateur » qu’il chemine vers Lorient, restant toujours optimiste : « J’ai des petits problèmes, mais pas de gros problèmes ».
Pris dans une bulle sans vent derrière le front, le skipper japonais est un peu à la peine pour faire avancer son bateau. Surtout, la fatigue s’accumule et son organisme commence à en pâtir. Douleurs dentaires, intestinales, blocage du dos… le marin de 56 ans avoue souffrir physiquement pour son retour en solitaire !
« J’essaie de faire de mon mieux », conclut-il invariablement ses messages, délivrant au passage une belle épreuve de courage. Jusqu’au bout, il ne s’épargne pas, suivant ses concurrents le long du Cap Finisterre et des côtes espagnoles plutôt que de piquer au large. A l’arrivée, la manière importe plus que le résultat même si le top 20 était un objectif, et c’est éreinté mais « heureux d’avoir fait le travail » que le Japonais a fait son entrée à Lorient.
Sa première réaction au ponton
"Je suis très, très fatigué. J'ai eu des problèmes gastriques pendant deux jours et j'ai fini par manquer d'énergie, donc il a été difficile de retrouver un peu de force. Mais comme vous pouvez le voir, je suis de retour ici, il n'y a pas trop de dégâts sur le bateau, il est dans un état raisonnable et je l'ai ramené à la maison, cela a toujours été l'objectif !
La nuit dernière a été aussi dure, il y a eu beaucoup de manœuvres, d'empannages, etc. Mais le travail est fait. L'objectif cette saison était vraiment de finir toutes les courses et aussi de tester les nouveaux foils et nous avons pu le faire, cocher tout ce qui était sur la liste ! Le fait est que ce n'est plus un bateau neuf, comme on aimerait souvent le croire, et donc il y a beaucoup de petites choses qui cassent à mesure qu'il vieillit maintenant. Nous devons donc faire une grosse révision cet hiver et travailler sur la fiabilité. Mais j’étais rapide au début, il y a certaines conditions de vent quand ce bateau vole vraiment où nous sommes très rapides, et d’autres non !
Mais moi surtout, je dois m'entraîner plus dur et être plus en forme avec plus de force. Ce n'est vraiment pas un bateau pour les vieux !"
Sa course en chiffres
Heure d’arrivée : 09 h 11 min 42 sec
Temps de course : 11 jours 16 heures 11 min 42 sec
Milles parcourus : 4 333,20 milles
Vitesse moyenne réelle : 15,46 nœuds
Vitesse moyenne sur l’orthodromie : 12,48 nœuds