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Le chiffre est aussi rond qu’imposant. Ils seront 40 IMOCA à s’aligner sur la ligne de départ du Retour à La Base, le 26 novembre prochain, à Fort-de-France en Martinique, avant de mettre le cap sur Lorient, ville d’arrivée. Un indéniable succès grâce à une double opportunité pour les skippers de se confronter en solitaire, à un an du Vendée Globe dans des conditions similaires à celles du grand Sud, et qui prouve, une nouvelle fois, le dynamisme et l’inarrêtable montée en puissance de la Classe IMOCA.

Lorsque Lorient Agglomération et Lorient Grand Large présentaient en juin 2022 leur nouvel événement de course au large, le Retour à La Base, promettant « un plateau d‘exception », les objectifs de participation n’atteignaient pourtant pas de tels sommets. Avec 40 bateaux et skippers inscrits, la première édition de cette « course retour » de la Transat Jacques Vabre est d’ores et déjà un immense succès. Jean-Philippe Cau, Président de l’association lorientaise en charge des événements nautiques, n’est toutefois pas surpris : « 40 bateaux est une réussite mais cela ne me surprend pas car je suis convaincu qu’au-delà de son aspect obligatoire, notre course offre une opportunité rare de s’entraîner en vue du Vendée Globe ». Nouveaux visages de la Classe IMOCA, habitués et grands favoris du Championnat IMOCA Globe Series seront ainsi au rendez-vous, avec effectivement un objectif commun : accumuler les milles en vue de la sélection au prochain Vendée Globe. Voire même pour certains, valider leur première étape de qualification, à savoir prendre le départ d’une course qualificative, en solitaire, avant 2024.

Enjeux multiples et objectifs communs

Outre cet aspect sportif et presque « administratif », l’un des attraits de ce Retour à la voile, sera avant tout de présenter une alternative au convoyage en équipage et une opportunité supplémentaire de naviguer en solitaire après une année en double. Ce sprint transatlantique d’Ouest en Est sera en effet l’occasion pour 40 des prétendants à l’« Everest des mers » de retrouver leurs marques et réflexes en solitaire, avant une saison 2024 particulièrement intense (The Transat CIC, New York - Vendée et Vendée Globe). Pour un certain nombre de concurrents, cela constituera même une première en « solo » à la barre du bateau avec lequel ils s’attaqueront au tour du monde l’an prochain. Fabrice Amédéo, Éric Bellion, Clarisse Crémer, Charlie Dalin, Violette Dorange, Sam Goodchild, Jean Le Cam, Yoann Richomme, Thomas Ruyant, Sébastien Simon ou encore Phil Sharp, qui aura tout juste dévoilé le dernier né des IMOCA, découvriront ainsi les joies de leurs nouvelles montures, fraîchement mises à l’eau ou récupérées depuis peu, avec de multiples enjeux. « Ce sera une découverte après une année en double chargée, qui ne m’aura pas laissé beaucoup de temps pour me consacrer au solo, reconnaît le Britannique Sam Goodchild. Ce sera une première prise en main tout seul en vue des deux transats de l’année prochaine et du Vendée Globe. Il y a aussi la pression de la qualification, je dois finir la course pour ne pas me mettre en danger pour le « Vendée » puisque je n’ai pas fait la Route du Rhum. » Une certaine « pression » qui ne devrait pourtant en rien altérer le niveau de compétition, tant les coureurs IMOCA restent animés par leur recherche de performance, avouant même pour certains chercher à « marquer les esprits », dans des conditions d’entraînements idéales pour le Vendée Globe. Tanguy Le Turquais y va d’ailleurs « pour prendre des notes » en vue de sa première participation, tandis que d’autres profiteront de cette transatlantique hivernale pour faire le point sur le prochain chantier d’hiver. Pip Hare, Giancarlo Pedote, Damien Seguin et Kojiro Shiiraishi pourront, quant à eux, valider les modifications apportées à leurs monocoques cette année, alors que tous se réjouissent de pouvoir éprouver leur capacité de récupération entre deux courses aussi rapprochées. Encore un excellent test avant le Vendée Globe, « qui dure trois mois, quand même » rappelle le skipper de l'IMOCA Lazare. Un défi aussi technique que physique auxquels les quarante prétendants à la victoire devront donc se préparer sérieusement pour pouvoir s’aligner, dans moins de trois mois, sur cette ligne de départ inédite en Martinique.

 

LA LISTE DES SKIPPERS INSCRITS

 

ILS ONT DIT…

Jean-Philippe CAU (Lorient Grand Large) :

« Je suis convaincu qu’au-delà son aspect obligatoire, notre course offre une opportunité rare  de s’entraîner dans des conditions similaires à celles qui seront rencontrées autour du globe. C’est en ce sens que je pense que le prochain vainqueur du Vendée Globe sera parmi nous en Martinique. »


Antoine MERMOD (IMOCA) : 

« Le Retour à La Base a une importance majeure dans notre programme IMOCA et je félicite Lorient Grand Large pour ce lancement réussi. Les équipes devront enchaîner en quelques jours seulement une transat en double et un re-départ en solitaire, avec la récupération physique du marin et la préparation technique du bateau que cela implique. C’est la première fois que nous aurons un plateau aussi proche de celui du Vendée Globe et cette course amorce une suite de compétitions en solitaire qui ne se terminera qu’au printemps 2025. Ce sera une première pour certains skippers et même pour certains bateaux… Aucun doute que la course sera un événement. »
 

Romain ATTANASIO (Fortinet - Best Western) :

« Ce sera le dernier galop d’essai en solitaire avant la saison 2024 et le Vendée Globe. Le maître-mot, ce sera la prudence. Le parcours est particulièrement exigeant avec les conditions automnales, les tempêtes… Pour son positionnement dans le calendrier et son parcours, ce sera peut-être la course la plus difficile de la saison. Ce sera essentiel d’être vigilant en permanence ! »

Arnaud BOISSIÈRES (La Mie Câline) :

« À un an du Vendée Globe, je trouve ça très pertinent de disputer cette transat retour en solitaire. Nous sommes de l’autre côté de l’Atlantique, autant rentrer et disputer une course ! Ce sera intense et extrêmement dur, avec du vent de face au départ et puis on quitte le chaud pour rejoindre le froid. On a l’habitude de dire que les transats retour sont plus difficiles que les transats aller, et c’est souvent vrai ! »

Tanguy Le TURQUAIS (Lazare) :

« Ce qui est génial dans cette configuration de double course, c’est qu’on ne se prépare pas simplement pour une traversée de l’Atlantique, mais pour passer près de deux fois trois semaines d’affilée en mer. Ça restera un bon exercice, le Vendée Globe c’est 3 mois que ça dure ! »

 

 

Photo © Jean-Louis Carli / Aléa / #VG2020