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Samantha Davies a franchi la ligne d’arrivée de la première édition du Retour à La Base en sixième position ce dimanche 10 décembre, à 17h36. La navigatrice de « Initiatives Cœur » aura bouclé les 3 500 milles théoriques du parcours en l’espace de 10 jours 00 heures 36 minutes 29 secondes, à une vitesse moyenne de 14,54 nœuds. Au terme d’une course haletante où elle aura sans cesse bataillé en tête de flotte, la Lorientaise d’adoption a en réalité parcouru 4400,9 milles à une vitesse moyenne de 18,29 nœuds.  

LE RÉSUMÉ DE SA COURSE 

Les objectifs étaient clairement établis, répétés, assumés. Pour Samantha Davies, ce Retour à La Base devait être un test grandeur nature pour « retrouver de la confiance et du plaisir en solitaire », après une Route du Rhum 2022 particulièrement mal vécue (28e), quelques mois à peine après la prise en mains de son nouveau bateau.

Avec cette belle sixième place à Lorient, la première mission est plus qu’honorée pour la Britannique, qui a su retrouver son plus haut niveau sportif. Dans la baie de Fort-de-France, dès les premières minutes de course, la navigatrice avait montré qu’elle était là pour « faire sa course et assumer ses choix », en se plaçant seule de son côté de la ligne, évitant tout risque de collision et bénéficiant d’un vent frais. L’option ne s’était finalement pas montrée payante le long de la Martinique, mais avait donné le ton ! « Le bateau est capable, je veux juste l’écouter pendant la course », expliquait-elle au ponton. 

Le solo, c’est comme le vélo

Dès la première nuit, Samantha Davies gagne dix places dans la flotte... Pas de doute, le solo, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas ! Dans la montée vers le Nord, elle ne quitte plus le top 10, et déroule sa partition, tout en ménageant son plan Manuard qu’elle a appris toute l’année à apprivoiser, notamment sur une belle Transat Jacques Vabre (5e). Une trajectoire plutôt Sud, tout en opérant quelques recalages au Nord pour retrouver régulièrement du vent fort, l’exercice est sans conteste maîtrisé, malgré la cadence imposée par la tête de flotte !

Le passage des Açores est un moment crucial. Avec Damien Seguin (Groupe APICIL), avec qui elle aura ferraillé tout au long de la traversée, elle opte pour un passage au milieu de l’archipel, qui se révèle avantageux par rapport à la concurrence, notamment Nicolas Lunven (Holcim - PRB) au Sud. Décalé à l’inverse au Nord, Louis Burton (Bureau Vallée) semble un temps bien menaçant, mais le vent fort qu’il rencontre alors lui fait subir plusieurs avaries qui le ralentissent, au profit des deux bateaux rouges. Les dernières 24 heures, Samantha Davies maintient sa sixième position, essayant tout de même de réduire l’écart avec « mon Damien », comme elle le désigne affectueusement dans ses messages. 

Car côté plaisir, là encore, le contrat est plus que rempli. Dans ses messages et vidéos du bord quasi quotidiens, la Britannique transmet à nouveau cette joie de vivre qui a fait toute sa réputation ! Fruits frais et traditionnel thé british sont bien sûr de la partie, et c’est avec humour qu’elle traite même ses problèmes techniques, notamment lors d’une « journée de l’enfer » où les bobos s’enchaînent. Mais la « GI Jane » de la course au large ne se laisse pas abattre, et relate ses mésaventures avec humour, tout en déplorant la perte de son sandwich préparé avec amour dans les opérations… Ce Retour à La Base, véritable retour aux sources pour la navigatrice, lui aura sans nul doute rappelé combien elle compte parmi les acteurs majeurs de cette belle classe IMOCA, dont elle finit la saison 2023 en 4e place du championnat.

Ses premiers mots à l'arrivée 

« C’est incroyable de voir autant de monde dans le froid de Lorient, c’est génial ! J’ai kiffé la course mais je suis fatiguée, parce qu’il y avait des moments où c’était dur. Ces bateaux sont durs. Quand on a des problèmes techniques en plus et qu’il faut faire quand même avancer le bateau en même temps, c’est épuisant.

Sixième c’est génial, et d’avoir joué dans ce petit groupe pour la quatrième place aussi, parce que finalement on était tous très proche. Réussir à tenir ce rythme, j’étais pas sure d'en être capable avec un bateau comme ça, et là j’ai eu la preuve que oui, donc c’est cool. J’ai beaucoup beaucoup appris donc je suis fière de la place, mais aussi de tout ce travail-là et de la façon dont j’ai navigué. »

Sa course en chiffres

Arrivée : 10/12/2023 17:36:29 FR
Temps de course : 10j 00h 36min 29s
Écart au premier : 1j 00h 32min 41s
Écart au précédent : 01h 40min 36s
Sur l'ortho : 3 497.42 nm / 14.54 nds
Sur le fond : 4 400.90 nm / 18.29 nds