Jérémie Beyou

Enfant de la baie de Morlaix, Jérémie Beyou découvre la mer grâce à son père. Depuis plus de 20 ans, il s’est construit l’un des plus beaux palmarès de la course au large. Marin aguerri et passionné, en solitaire comme en duo, le skipper breton brille par sa ténacité et sa persévérance à porter toujours un peu plus haut la barre de ses exigences.

C’est entre les cailloux et courants de la baie de Morlaix qu’il a découvert la voile, d’abord en Optimist puis en Moth Europe, aux côtés d’autres futurs illustres marins de la baie, Armel Le Cléac’h et Nicolas Troussel. Après plusieurs participations au Tresco ou au Tour du Finistère sur le quarter-toner de son père Alain, mais aussi des premières navigations en Figaro aux côtés des marins du coin, Jérémie se lance à 20 ans sur la Solitaire du Figaro. Sans un sou, avec sa sœur comme préparatrice et son bateau en guise de chambre d’hôtel, mais avec, déjà, une grosse soif d’apprendre. Suivront huit participations consécutives et une première victoire en 2005, au terme d’une étape d’anthologie entre Cork et Port Bourgenay remportée devant Michel Desjoyeaux. 

Ensuite, Jérémie s’est entiché de la course autour du monde en solitaire, le Vendée Globe, avec une première participation en 2008, trop vite interrompue sur casse matérielle (barres de flèches), une seconde en 2012 qui, là encore, tourne court (vérin de quille), et une troisième en 2016 qui voit le Finistérien, privé une bonne partie de la course de fichiers météo et de communication avec l’extérieur, aller au bout de lui-même pour prendre une belle troisième place.

En 2020, Jérémie fait parti des favoris du Vendée Globe avec son IMOCA à foils récent et fiabilisé. Malheureusement, au bout du quatrième jour de course, il est contraint de rentrer aux Sables d'Olonne pour réparer puis repartir. Il repart 9 jours, 2 heures et 50 minutes après le départ officiel. Il termine 13e. 

Avec son fidèle partenaire Charal, Jérémie a construit un second IMOCA, Charal 2, conçu par l’architecte Sam Manuard. Ce dernier est alors celui de l'audace et de la polyvalence avec une carène spatulée, que Jérémie emmène à la 3e place sur la Route du Rhum 2022.

Jeremie BEYOU 1x1
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« Il nous manquait ce type de grand rendez-vous à Lorient »

 

Jérémie, quelle est « La Base » de tes objectifs sur ce « Retour à La Base » ?

D’abord reprendre contact avec mon bateau en solitaire, avant une grosse saison en solo à suivre en 2024. On aura fait beaucoup de double cette année, je suis donc content de refaire un peu de solo, pour retrouver mes marques, mon bateau tout seul. Ensuite, ça reste une course : si je me présente au départ, j’ai envie de faire un beau score. L’objectif sera donc double : retrouver mes sensations, mais aussi faire un bon résultat.

C'est quoi « La Base » pour toi ? et « Ta Base » à toi ? 

Je fais partie des premiers à m’être installé à Lorient La Base, en 2007, avec mon premier IMOCA. Et je n’ai pas bougé depuis. Le site est parfait, on a une excellente qualité de travail due à son implantation géographique qui correspond parfaitement à notre activité. La Marina à la bonne dimension, le chenal, la rade et l’île de Groix nous protègent des coups de vent, nous avons accès à la mer peu importe la marée… C’est un écrin dans lequel on évolue dans de super conditions. Notre base était toute simple au début, on l’a faite évoluer à mesure que les projets et l’équipe ont été plus importants. J’y porte donc un attachement certain, bien que je sois originaire du Finistère nord. Je me suis également implanté à Lorient à titre personnel, je suis très content d’être là et que plein d’autres équipes s’y soient installées aussi. Cela crée une émulation, il y a une vraie proximité entre les équipes et les fournisseurs, qui est primordiale pour avoir de la réactivité dans nos projets. Tout va très vite dans les sports mécaniques, nous avons besoin de ces experts pour faire évoluer rapidement nos bateaux.

Après avoir connu des départs de Solitaire du Figaro à Lorient, de Transat AG2R, d’escales de la Volvo Ocean Race, je trouve ça vraiment important d’avoir des gros événements qui gravitent autour de La Base. Je compare souvent ça à Silverstone, où la majorité des équipes F1 sont installées, mais qui a surtout l’avantage d’avoir tous les ans son propre Grand Prix. Il nous manquait ce type de grand rendez-vous. C’est désormais le cas avec le Retour à La Base, puis la Transat CIC en 2024. Je trouve ça très bien que l’agglomération se soit investie là-dedans, il faut qu’il y ait des passerelles entre les événements, entre les classes, avec une dimension d’initiation pour les jeunes. Nous avons tout ce qu’il faut pour que notre sport se développe encore et continue de rayonner, au niveau national comme à l’international, maintenant que les copains australiens et néo-zélandais savent où se trouve Lorient !

C'est quoi  « la Base » du solitaire par rapport au double ?

Les réflexes devraient revenir assez rapidement, c’est que je commence à avoir fait pas mal de solitaire ! Mais cette année, le bateau est vraiment tourné pour le double, pour le parcours de la Transat Jacques Vabre, avec des choix spécifiques pour la navigation à deux. On ne va pas pouvoir tout changer à l’arrivée, il faudra donc que je m’adapte, avec quelques petits ajustements physiques à avoir. Mais la gestion de soi devrait revenir vite.

Il faudra tout de même réussir à trouver le temps de bien se reposer entre les deux courses, après un début de saison assez long. Tout le monde sera bien cramé, il faudra bien recharger les batteries, le challenge résidera surtout là. Physiquement et mentalement, il faudra se ressourcer et retrouver de la fraîcheur. Le résultat sur la « TJV » devrait aussi jouer beaucoup sur notre capacité à récupérer ou pas. Il faudra parvenir à se détacher rapidement de la course précédente pour ne penser à rien et pas tout de suite à la suivante. Se créer un sas psychologique entre les deux courses, où on se repose, on dort, on essaye de bien manger, pour réussir à vraiment couper. Faire d’autres choses aussi, et ne pas trop s’angoisser avec la suivante dans un court laps de temps. Ce sera donc plus facile de ne pas ruminer si on fait une bonne course avant ! Pour déconnecter, il ne faudra pas non plus trop traîner sur les pontons !

Extrait de palmarès 

 

EN IMOCA

2022
Route du Rhum - 3e
Défi Azimut-Lorient Agglomération - 3e

2022
Vendée Arctique - 2e

2021
Transat Jacques Vabre - 3e

2020
Vendée Globe - 13e (89j 18h 55m 58s)

2020
Défi Azimut - Vainqueur
Vendée-Arctique-Les Sables d'Olonne - Vainqueur

2019
Transat Jacques Vabre - 3e
Défi Azimut - Vainqueur
Rolex Fastnet Race - Vainqueur










2016

Vendée Globe - 3e
Transat NY - Vendée - Vainqueur

2014
Route du Rhum - 2e

2013
Transat Jacques Vabre - 3e avec Christopher Pratt

2011
Transat Jacques Vabre - Vainqueur avec Jean-Pierre Dick

AUTRES CATÉGORIES

2018
Volvo Ocean Race - Vainqueur avec Dongfeng Race Team

2015
Solitaire du Figaro 2015 - 4e

2014
Solitaire du Figaro - Vainqueur

2004
La Solitaire du Figaro - 4e

2001
La Solitaire du Figaro - 4e

LE BATEAU

Charal goodies plan de travail 1

 

Nom  : Charal
Architecte : Sam Manuard
Construction : 2022, CDK Technologies
Date de mise à l’eau : 11/07/2022

Longueur : 18,28m
Largeur : NC
Tirant d’eau : 4,5m
Poids : NC
Hauteur de mât : 29m
Type de mât : Mât-Aile
Foils : oui
Près : NC
Portant : NC

LE SPONSOR

Charal Logo

 

 

CHARAL

Première marque de viande en France, Charal est né en 1986 d’une volonté de simplifier la consommation et préserver la qualité des viandes fraîches grâce à une innovation technologique rupturiste dans l’univers de la viande avec le procédé de conservation Hebdopack®. Depuis, Charal n’a cessé d’innover pour apporter toujours plus de sécurité, de qualité et de plaisir au consommateur et est ainsi devenue la marque leader des produits de boucherie commercialisés aux rayons frais et surgelés en France. 

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