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Tout juste arrivés et bientôt repartis, les skippers IMOCA qui participeront au Retour à La Base jeudi prochain se sont lancés dans un sacré contre-la-montre. À l’issue de leur transatlantique en double, il leur faut en effet parvenir à bien se reposer et se détendre, en un temps record, et anticiper, déjà, le fait de repartir… en solitaire. Entre moments en famille, challenges sportifs, découverte de la Martinique et échanges avec le team, chacun sa méthode pour bien s’y préparer. Illustrations. 

Une semaine que les premiers ont débarqué à Fort-de-France, avec le temps de savourer, de se congratuler et de célébrer la joie simple d’avoir parcouru plus de 5 400 milles (10 000 km) au cœur de l’Atlantique. Les cernes, les visages marqués par la fatigue, l’émotion qui affleure sont les dernières images qu’ils ont offertes aux curieux et aux observateurs. Depuis, une autre page s’est ouverte comme une transition, avec la Martinique pour décor. Certains skippers assurent ainsi « être off » et ont tout coupé l’espace de quelques jours, afin de se préserver et de bien récupérer. 

« Un cadre sympa pour profiter et se retrouver » 

À moins d’une semaine du départ de leur course retour en solo, la nécessité de repos s’associe avec la volonté de passer des moments de qualité en famille. Nombreux sont les proches qui ont fait le déplacement pour être à leurs côtés à l’instar de la famille de Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence), Alan Roura (Hublot),  Louis Burton (Bureau Vallée), ou encore Guirec Soudée (Freelance.com) : « C’est vraiment un cadre sympa pour profiter d’eux et nous retrouver, explique le jeune papa de deux enfants en bas âge. Même si, parfois, c’est plus tranquille d’être sur ton IMOCA plutôt que de sortir au restaurant avec eux ! » 

Pour ces compétiteurs dans l’âme et amateurs de sensations fortes, le dépassement de soi ne demeure pourtant jamais très loin. « J’ai envie de rider, de faire du kite et de la wing », nous confiait encore Guirec. Et il n’est pas le seul : Louis Duc (Fives Group – Lantana Environnement), Samantha Davies (Initiatives Cœur), Clarisse et Alan notamment, profitent tous des côtes martiniquaises pour s’adonner aux joies du wingfoil en eaux chaudes. C’est aussi le cas de Benjamin Ferré (Monnoyeur – Duo for a Job) qui y est allé ce samedi matin, en attendant sa session de plongée, dimanche. Thomas Ruyant (For People) a quant à lui été aperçu en pleine séance de surf à Tartane, dans l’Est de l’île, aux côtés de Morgan Lagravière avec qui il vient de remporter la Transat Jacques Vabre. Pour continuer à comparer leur vitesse dans les vagues ? Dans le rang des activités sportives, il n’est pas rare non plus de voir Romain Attanasio (Fortinet – Best Western) courir le matin aux Trois-Îlets, ou Yoann Richomme (Paprec Arkéa) faire du paddle avec son équipe.

Au cœur de la nature 

Certains ont pour leur part décidé de « couper » avec la mer et d’explorer la Martinique côté terre. Avec une partie de l’équipe Malizia - SeaExplorer, Boris Herrmann compte bien faire l’ascension de la montagne Pelée, point culminant de l’île récemment inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, qui offre un panorama à couper le souffle. Découvrir, s’enrichir, c’était aussi l’objectif de Kojiro Shiraishi (DMG MORI Global One). Le lendemain de son arrivée, il a souhaité se rendre au Diamant. « Les deux fois où je suis arrivé en Martinique, il faisait nuit et je n’ai pas pu l’admirer » explique le Japonais. Demain, dimanche, les skippers et leurs équipes seront par ailleurs invités à visiter un atelier de production de cacao à La Trinité, afin de découvrir les coulisses de l’opération menée par la course en collaboration avec Belco et la maison Caron.

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© Thomas Deregnieaux / DMG MORI Global One

Boulot et dodo 

Le travail n’étant, lui non plus, jamais très loin, d’autres skippers sont restés à proximité de leur bateau. Louis Burton a ainsi repris la barre de Bureau Vallée afin d’emmener des collaborateurs jusqu’en Guadeloupe. Des navigations sponsors sont également prévues à bord de Charal. « Ce sera l’occasion de tester une ou deux voiles » souligne Jérémie Beyou. 4e de la Transat Jacques Vabre, il assure que ses prochaines journées s’annoncent studieuses : « Je suis la remise en état du bateau au jour le jour, en étant en contact permanent avec l’équipe technique. Et puis j’ai des points réguliers sur le chantier d’hiver qu’on planifie. Finalement, ça fait des journées bien remplies ! »

Même son de cloche chez Conrad Colman (MailBoxes Etc.). Disposant d’une équipe technique réduite, le Néo-zélandais a lui aussi sorti la caisse à outils entre deux sorties en mer avec ses partenaires. Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) préfère enfin rester « en mode course » et ne cache pas sa détermination : « Si j’avais pu partir au lendemain de l’arrivée de la Transat Jacques Vabre, je l’aurais fait. Je fais tout pour être au top de ma forme au départ ». Encore loin dans leurs corps mais bien présent dans leur tête, le Retour à La Base commence donc à être au coeur des discussions. Les teams évoquent déjà les conditions météos du départ, débriefent et échangent sur les optimisations à réaliser, tandis que la course se rapproche inexorablement et pour cause : il ne reste plus que cinq jours pour profiter et être prêt pour le Top départ ! 

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© ANNE BEAUGE 33684713372